POURQUOI PLURIELLES ?

Mais tout d’abord : pourquoi Médiations « Plurielles » ?

Pluriel de pluriels par la diversité de ses membres

Pluriel des origines professionnelles  : dès la première promotion en 2000 et dans les années qui suivent, on a vu apparaître une diversité d’âges (de  24 à 70 ans) et d’origines professionnelles, hommes et femmes quasi à parité : médiateurs de quartier ou travaillant en mairie, retraités en recherche d’activité utile prolongeant l’expérience acquise, juristes, acteurs ou metteurs en scène, formateurs, techniciens, ingénieurs, mères de famille,  cadres d’entreprises,  assistants sociaux, agriculteurs, journalistes, infirmières, chauffeur de bus, boulanger, syndicalistes de toutes obédiences… 

Chaque année, dans l’évaluation finale du cycle, cette diversité d’expériences est mise en avant comme l’un des apports essentiels qui a construit chacun et a ajouté à son identité-plurielle.

Plurielles aussi la conception et la pratique de la médiation. A partir d’un approfondissement de principes communs de respect, d’impartialité, d’indépendance, de confidentialité et d’exigence éthique, le Cnam, en invitant des spécialistes de divers horizons, a contribué à ouvrir chacun à une diversité d’approches, à les questionner et à être créateur de son « soi médiateur ». 

Pluralité d’expériences, pluralité de modèles, pluralité de pensées et d’échanges qui touchent, pour des raisons que nous accepterons de laisser mystérieuses, ceux et celles qui ont fait l’effort d’approfondir ces domaines : ceux qui, sentant l’apport positif possible du conflit et aussi ses dangers destructeurs, sont motivés par sa réparation, sa transformation, sa prévention, non pour « éviter » les désaccords mais pour en faire des leviers de changements individuels et collectifs. La médiation, vue d’abord comme l’acceptation d’une rencontre soutenue par la volonté des personnes de se parler, en présence d’un tiers inhabituel, le médiateur qui s’est préparé à soutenir cette place.

Les membres de Médiations Plurielles se reconnaissent dans ces principes repris dans la charte de l’association, voisine par ailleurs du code national de déontologie. (R.O.M.)

Ainsi Médiations Plurielles n’est pas un centre de médiation mais un lieu d’échanges et d’approfondissement ; en mettant en relation tous les anciens élèves, elle veut aider les nouveaux à s’insérer dans les différents canaux permettant l’exercice de la médiation et à poursuivre l’apport de la formation initiale par l’enrichissement mutuel de ses membres à travers plusieurs activités et échanges d’expériences :

Des ateliers d’analyses de la pratique : imposées par la charte nationale de déontologie de la médiation, celles-ci sont apparues très vite nécessaires aux médiateurs formés au Cnam et qui se sont trouvé ensuite seuls dans l’exercice de médiation.

Des ateliers permettant d’aborder la médiation sous divers angles : le théâtre, le cinéma, le clown de théâtre, le rôle de la voix, la confrontation à la violence mais aussi des ateliers réguliers d’entrainement à la médiation à travers des mises en situation.

Des journées de partage d’expériences individuelles d’exercice de la médiation dans des domaines divers, parfois originaux, suscitant questions et débat. 

Médiations Plurielles s’adresse également au public de médiateurs le plus large, avec l’organisation au Cnam, de rencontres consacrées à l’approfondissement de « la connaissance de l’art » : des moments de « Conversations et Controverses » sur des sujets permettant d’explorer des questions qui surgissent dans nos pratiques de médiation, pour remettre celles-ci sur le métier, pour les enrichir des visions différentes, complémentaires qui les sous-tendent, pour en débattre sous l’éclairage de la réalité des milieux où elles s’exercent.

Notre association saisit les occasions d’introduire la réflexion et le débat au sein de domaines susceptibles d’intégrer la médiation dans leur démarche à l’instar de la Commission Nationale du Débat Public ou de l’Institut de la Concertation et de la Participation Citoyenne.

Le sujet de la professionnalisation a été au cœur de nos derniers débats internes. Notre attachement à la « pluralité » de la médiation fonde nos réserves sur les risques de la mise en place d’une certification si elle devait signifier normalisation, conformation à des critères intangibles, machinaux, nivelant, homogénéisant tant dans l’accès au métier que dans son exercice. Manquerait ce qui fait l’essence du métier et de sa vitalité : la capacité de se questionner, de réfléchir à sa position de tiers quelles que soient les circonstances, les lieux etc…, de se renouveler à chaque médiation qui est, par essence, une recréation. 

Chaque médiation vient questionner le médiateur, sa posture, l’éthique qui la soutient. In fine, qu’est-ce qu’un organe de certification peut garantir ? Que tel médiateur a suivi une formation initiale et participe à des séances d’analyses de pratique. Mais il ne pourra vérifier ni sa compétence en situation, ni « l’efficacité » du processus de médiation pour autant que celle-ci fasse l’objet d’un consensus.

Instruite par ce débat posé par les Etats Généraux de la Médiation et Médiation 21,  Médiations Plurielles accueille des visions plurielles de la route à suivre mais avec une vision partagée des exigences qu’implique la médiation en termes d’apprentissage, d’expérimentation pratique, de travail sur soi et de questionnement permanent et partagé.